Premiers essais à l'anneau "Termite"
Noël 2010 et dans mes chaussons, un magnifique anneau de creusage Termite. Génial ! Exactement ce que j'avais commandé. Après avoir parcouru de nombreux sites et articles dédiés au creusage en bois de bout , je m'étais effectivement décidé pour le Termite qui semble parfaitement convenir au débutant que je suis.
Après quelques tests sur un cylindre déjà martyrisé par mes expériences précédentes avec des ciseaux, je constate que le Termite est effectivement facile à utiliser. En suivant les consignes, pas de plantage et un creusage très efficace sont assurés. Je passe alors au test "grandeur nature" en réalisant une sorte de bol /range-tout. Je n'ai pas grand chose sous la main alors je tape dans un bout du tronc du mirabellier que j'ai abattu 3 ans plus tôt car il commençait à pourrir sur pied. J'arrive a tirer deux morceaux suffisamment conséquents mais malheureusement près des racines, donc avec quelques fentes et trous. Je vais donc me laisser guider par le bois pour faire émerger la forme du bol. Au final, après un temps ridiculement court (en comparaison de ce que je mettais au ciseau/bédane) de creusage, j"obtiens ça :
Le bol fait environ 15cm de diamètre au plus fort et environ 9cm de haut et les parois entre 1 et 1.5cm d'épaisseur. N'ayant jamais travaillé du prunier, je suis surpris par le veinage et les couleurs rougeâtres obtenues. C'est aussi la première fois que j'obtiens un état de surface presque nickel. A part une légère trace à la base de la lèvre du haut (cf. photo 1) et un strie persistante à la jonction des parois et du fond (cf. photo 2), le ciseau et le bédane ont pour une fois bien travaillés. Mais je suis surtout très satisfait par l'intérieur des parois : pas une seule trace. Le termite a "copeauté" très proprement. Quand je pense à la galère que c'était avec le ciseau !
Le revers de la médaille, c'est que le bois est parsemé de petites fentes et trous, remplis avec du bois plus ou moins pourri, (d'où les tâches blanchâtres que l'on voit sur le fond). Du coup, une grosse fente a poussé dans les jours qui ont suivi. Sniff...
Deuxième essai, dans le second morceau de mirabellier. J'essaie de pousser un peu les limites en faisant du creusage de parois concaves, donc en aveugle à certains moment. Cela m'amène notamment à utiliser le Termite dans des positions non conseillées, genre incliné vers le bas, l'anneau presque horizontal, ... Décidement, c'est vraiment un outil épatant. A partir du moment où l'on entre pas comme un boeuf, on "sent" venir le plantage, il n'arrive pas brusquement à peine le bois effleuré. Du coup, on l'évite. La forme du résultat est moins esthétique que lors du premier essai mais l'état de surface est encore meilleur. Reste cependant la jonction parois/fond que je n'arrive toujours pas à terminer comme il faut. La preuve en images :
Ce "bol" a à peu près les même dimensions que le premier, mais avec un col qui se resserre jusqu'à un diamètre d'environ 8cm.
Le troisième essai a pour objectif une boîte. Comme c'est la première, je vise un format réduit avec des parois verticales. Pour le couvercle, je n'ai aucune idée donc je vais me laisser guider par l'inspiration du moment. Pour la technique, je suis les indications du livre de P. Bourgeat. Pour le bois, j'utilise un reste de carrelet de pommier. A part le fait que j'essaie d'utiliser ma petite gouge à profiler de 6mm pour faire le couvercle et que je fais des mini-plantages faisant sauter au moins 6 fois le couvercle de la boite, la mise en forme et le creusage se passent bien, jusqu'a ce que je sois trop rapide sur la passe de finition de l'intérieur et racle un peu trop. Le diamètre du couvercle étant déjà atteint, j'en suis réduit à laisser cette marque disgracieuse (cf. photo 2). Je rééssaie le truc du fil de fer pour brûler la surface et j'obtiens une mini-zigourat !
La boîte fait environ 5cm de diamètre pour 6cm de haut, hors couvercle. Le haut et le bas ne joignent pas exactement sur tout le pourtour de l'ouverture. Sans doute à cause de légères oscillations lors du tournage du couvercle. A l'usage, le bois s'est "relaché" ce qui fait que le couvercle est maintenant plutôt lâche.
Pour le quatrième essai, je veux essayer un creusage profond. Je m'inspire notamment de cet article et décide de faire un vase. Un collègue m'ayant refilé un bout de tronc de prunier, je débite un gros carrelet d'environ 27x10cm dedans et commence le travail. Effectivement, le manche du Termite devient un peu petit lorsque l'on arrive vers 17-18cm de profondeur. Mais malgré tout, j'atteins les 20cm voulus en procédant délicatement. En revanche, il devient très difficile de faire des passes de finitions tout au fond, où, n'entrevoyant pas de solution, je finis par laisser quelques stries de creusage.
Malgré la preuve en image dans l'article susnommé, je m'étonne quand même de la capacité du mandrin à retenir sans support une pièce de 25cm de long sur 10cm de diamètre, surtout en cours de creusage. Mais comme le Termite a une attaque très douce, les poussées et les vibrations sont insuffisantes pour désaxer la pièce.
Le résultat fait 25 de haut et environ 10cm de dièmtre au plus fort. Le creusage fait 20cm de pofondeur et les parois sont légèrmeent concaves, suivant le profil extérieur. L'aspect de ce prunier est beaucoup moins flamboyant que pour les deux bols mais il y a de remarquables flammes rouges cerise tout le long de la surface. Je me suis également débrouillé pour prendre une partie proche du coeur, nettement plus sombre.
En conclusion, je recommande très fortement le Termite, et spécialement à ceux qui débutent en creusage en bois de bout. Cela dit, n'ayant aucune expérience avec d'autre dispositifs, ses qualités se retrouvent peut être ailleurs.